Spéléo en Lorraine (4-6/09/2015)
- Détails
- Création : 15 septembre 2015
- Écrit par Daniel Lefebvre
- Affichages : 2017
Pascale et moi souhaitions faire une petite escapade, le temps d’un weekend, début septembre. Nous avons proposé aux autres membres de nous accompagner mais il semble que tout le monde était fort occupé. Pour deux personnes, notre choix s’est tourné vers la Meuse, où il nous est plusieurs fois arrivé de nous retrouver entre membres du GSC, à la même période, à parcourir les carrières souterraine de Savonnière-en-Perthois, le Rupt du Puits ou les grottes du bois communal. Cette fois, je prends contact avec l’Union Spéléologique de l’Agglomération Nancéenne (USAN), qui accepte que nous visitions l’un des réseaux spéléologiques dont ils ont la garde.
Nous partons le vendredi et, comme nous abordions en général la région par ses cavités souterraines, pour changer, nous faisons une petite balade le long du Lac du Der-Chantecoq. La nuit, nous logeons dans le superbe gîte de la Maison Lorraine de Spéléologie qui, conforme à son habitude, reste toujours très accueillante.
Le lendemain, nous revêtons nos combinaisons néoprènes pour aller nous tremper les fesses dans le Rupt du Puits, faisant un aller-retour vers le siphon terminal et quelques reconnaissances bien salissantes dans différents affluents. Au retour vers le forage artificiel qui sert de puits d’entrée, nous croisons un second groupe de spéléos. Nos cordes sont bien en place et deux autres cordes se sont même ajoutées aux nôtres. Que les cordes soient détachées ou volées pendant que des spéléos sont sous terre n’est, d’après les dires des locaux, pas une légende. Nous avions donc utilisé des maillons rapides, et le second groupe aussi. Au passage, nous remontons une dizaine de crapauds, grenouilles et salamandres que nous relâchons à la résurgence quasiment à sec.
Dimanche, après avoir libéré le gîte et fait une bonne heure de route, nous rejoignons Christophe Prévot (USAN) à Villers-lès-Nancy pour le « clou » du weekend : nous allons enfin voir le Spéléodrome dont nous entendions parler depuis longtemps. Un magnifique spectacle dans une galerie qui a servi autrefois à alimenter la ville de Nancy en eau potable. Nous rejoignons un parking à l’entrée d’un bois, enfilons nos combinaisons (sans néoprène), mettons une corde de 80 mètres sur le dos et partons à pied jusqu’à une trappe cachée par un mur dans le bois. Ensuite, nous descendons le puits sur environ 60 mètres d’une traite, un mètre de diamètre. En bas, nulle part ailleurs (si je ne me trompe), on ne voit autant de perles de cavernes : elles sont des millions, une vraie usine à merveilles ! Les piétiner ne fait d’ailleurs aucun mal au cœur puisqu’elles sont constamment alimentées en calcaire. Les remuer est même une opération indispensable pour éviter qu’elles ne finissent par s’agglomérer en un plancher de calcite. Notre guide nous explique l’histoire de l’accroissement de la population à Nancy, la raison d’être de la galerie, la provenance des eaux (la nappe aquifère se trouvant au-dessus), la façon dont les linteaux de soutènement ont été placés au plafond, l’arrêt du service de la galerie, …, jusqu’à la reprise par les spéléos qui ont réalisé un gros (et dangereux) travail de désobstruction des puits d’accès. La visite, qui dure deux ou trois heures, bien qu’elle fatigue le dos parce qu’il faut souvent rester courbé, est très sympa. Nous la terminons par le petit laboratoire d’études hydrologiques et y observons des groupes d’habitants permanents de la cavité : Niphargus et Caecosphaeroma. Ravis de notre excursion et reconnaissants envers Christophe, nous remontons le puits de sortie équipé d’échelles fixes et ressortons non loin de l’endroit du rendez-vous du matin. A l’entrée comme à la sortie, Christophe nous a même tuyautés sur la façon d’installer la corde au puits d’entrée et la retirer pour qu’elle ne soit pas volée, ainsi que la façon dont on ouvre la trappe de sortie. Ceci, dans un but : si d’aventure, en tant que membres du GSC, vous aimeriez vous aussi visiter le Spéléodrome et voir ses merveilles, vous pourrez le demander à Pascale ou à moi, et nous nous arrangerons avec l’USAN pour une revisite…